Refus d’entrée en Maison de Retraite : que faire ?

Face à la prise en charge d'un senior réticent à l'entrée en maison de retraite, les familles peuvent se sentir désemparées. Pourtant, comprendre les raisons de ce refus et explorer des alternatives est essentiel pour respecter les volontés du senior tout en assurant sa sécurité et son bien-être. 

Cet article vous guide à travers les différentes étapes pour aborder cette situation délicate avec empathie et efficacité.

Personne Âgée qui refuse la Maison de Retraite : les Solutions

Points à retenir

  • Un sénior peut refuser d’entrer en maison de retraite pour différentes raisons : peur de l’inconnu, de perdre son autonomie, ses repères, son environnement, son cercle social, etc.

  • Le dialogue doit être privilégié afin d’expliquer les raisons concrètes d’une telle décision, les aménagements prévus, le financement…

  • Des visites en EHPAD peuvent être prévus pour dédramatiser et faire en sorte que le senior puisse se projeter

  • La loi interdit de forcer une personne à intégrer une maison de retraite contre son gré.

  • Des alternatives à l’EHPAD existent : l’aménagement du logement, l’organisation de visites d’aidants, le portage de repas, les hébergements temporaires, l’intégration progressive en maison de retraite, les services à domicile renforcés…

  • Des professionnels peuvent être consultés : assistant social, médecin, services sociaux départementaux…

Comprendre le refus d’entrée en maison de retraite

Le refus de l'entrée en maison de retraite peut être lié à diverses raisons psychologiques et émotionnelles :

  • La peur de perdre son autonomie.
  • Le sentiment d'être un fardeau pour sa famille.
  • L'angoisse face aux changements.

Les préjugés peuvent aussi être un frein en faussant la vision et la projection que le senior se fait de sa vie en maison de retraite.

  • Souvent, ils ont aussi peur de perdre leurs repères, leur environnement et aussi leurs biens matériels qui font leurs souvenirs.
  • Quitter leur domicile leur semble insurmontable et ils souhaitent rester chez eux, plutôt que de se sentir seuls au milieu de nombreux inconnus.
  • Ils craignent également de ne plus être visités par leurs familles et d’être coupés de leurs amis.
  • La peur de l’abandon est souvent plus forte que la prise de conscience des risques à rester seul.

Enfin, le coût important de l’hébergement en maison de retraite peut être une source d’inquiétude pour le senior qui peut parfois refuser d’imposer cette contrainte à ses proches.

Il est donc primordial d'établir un dialogue sincère avec le senior, sans éviter les sujets difficiles afin d’identifier ses craintes et les prendre en compte dans la recherche de solutions adaptées.

Pourquoi faire entrer un senior en maison de retraite ?

Faire entrer un proche âgé dans une maison de retraite est une décision difficile. Cette initiative découle généralement de plusieurs facteurs :

  • Des chutes récurrentes qui mettent en danger le sénior malgré un dispositif de téléassistance
  • Une perte d’autonomie du fait de la vieillesse ou d’une maladie entraînant des troubles cognitifs ou des problèmes de comportement mettant en danger le senior au quotidien
  • Un logement non adapté
  • Un isolement

Savoir dialoguer avec le senior

Aborder le sujet délicat de l'entrée en maison de retraite nécessite une communication bienveillante et empathique. Voici quelques techniques pour faciliter le dialogue :

  1. Exprimer vos inquiétudes et votre souhait de trouver la meilleure solution pour le bien-être du senior.
  2. Partager des informations sur les différentes options et leur organisation, y compris par rapport aux contraintes financières. Il est important d’expliquer au senior comment son hébergement sera financé.
  3. Visiter plusieurs EHPADs. En s’immergeant un peu dans la vie d’un établissement, le senior arrive mieux à se projeter.
  4. Recevoir des témoignages d'autres seniors.
  5. Impliquer le senior dans la prise de décision en respectant son rythme et ses émotions.
  6. Faire appel à un médiateur familial. Une personne extérieure est neutre dans l’analyse d’une situation et peut aider le senior à poser ses questions pour obtenir des réponses concrètes et objectives.
  7. Communiquer avec le médecin coordinateur de l’établissement. Il doit donner son avis avant une admission et il est très bien placé pour exposer les avantages d’une intégration en maison de retraite en discutant avec le senior.
Les droits du senior

Les droits du senior

Il est essentiel d'être informé sur les droits des seniors et la législation en vigueur concernant l'entrée en maison de retraite :

  • Le consentement du senior est obligatoire pour une admission en établissement médicalisé.
  • La loi garantit le respect de la dignité, des libertés individuelles et de la vie privée des personnes âgées en situation de dépendance.

Si le senior n’est plus en capacité de prendre ses décisions pour lui-même, la seule solution est d’en faire le signalement au procureur de la république.

Une mise sous protection juridique (mise sous tutelle) permettra au juge des tutelles de prendre des décisions en se référant au médecin traitant.

Les alternatives à la maison de retraite

Il existe d’autres solutions que l’entrée en EHPAD pour les personnes âgées. Il est possible de mettre en place des alternatives non seulement en fonction de leur situation physique et psychologique, mais aussi selon leurs souhaits.

Le maintien à domicile

Le maintien à domicile est une option privilégiée par de nombreux seniors souhaitant préserver leur indépendance. Plusieurs services d'aide et d'accompagnement sont disponibles :

  • Service d’aide : Les auxiliaires de vie ou assistants de vie sociale interviennent au quotidien pour aider le senior dans ses activités quotidiennes (toilette, repas, courses…).
  • Infirmiers : Des infirmiers libéraux peuvent assurer les soins médicaux nécessaires au domicile du senior.
  • Portage de repas : Ce service permet aux seniors de recevoir des repas équilibrés à domicile, adaptés à leurs besoins nutritionnels.
  • Téléassistance : Un abonnement à un dispositif de téléassistance avec un détecteur de chute permet de sécuriser le sénior à son domicile. Il peut donner l’alerte en appuyant sur un petit appareil qu’il porte sur lui en collier, bracelet ou à la ceinture. 

L’aménagement du logement

Afin d'assurer la sécurité et le confort du senior qui reste à son domicile, il est indispensable d'aménager son environnement en fonction de ses besoins et de sa perte d'autonomie. Voici quelques conseils pratiques pour adapter le logement :

  • Installer des barres d'appui dans la salle de bain
  • Aménagement une douche de manière à prévenir d’éventuelles chutes
  • Sécuriser les escaliers avec des rampes et des nez-de-marche antidérapants
  • Optimiser l'éclairage pour éviter les zones d'ombre et les risques de chute

Les hébergements temporaires et services à domicile

Si le maintien à domicile s'avère insuffisant ou si le senior a besoin d'un accompagnement plus soutenu ponctuellement (convalescence, hospitalisation…), différentes solutions intermédiaires peuvent être envisagées :

  • Hébergement temporaire en EHPAD ou en maison de retraite médicalisée : Ces structures proposent des séjours de courte durée pour soulager les aidants et assurer un suivi médical adapté.

  • Services à domicile renforcés : Des intervenants professionnels peuvent venir en renfort pour accompagner le senior tout au long de la journée et/ou la nuit.

L’entrée progressive en maison de retraite

Certains établissements proposent des organisations personnalisées et adaptées aux besoins du senior projetant d’intégrer une maison de retraite. Ainsi, des séjours temporaires récurrents peuvent être prévus avec un accueil progressif de quelques jours au départ. Les séjours sont ensuite de plus en plus longs ou rapprochés.

Se faire aider pour accompagner un senior

N'hésitez pas à solliciter l'aide de professionnels pour vous accompagner dans cette démarche complexe :

  • Assistant social : Il peut vous aider à monter un dossier d'aide financière pour financer le placement en maison de retraite ou les services à domicile.

  • Médecin traitant : Il est un interlocuteur privilégié pour évaluer l'état de santé du senior et orienter vers les solutions les plus adaptées.

  • Conseil départemental : Les services sociaux peuvent fournir des informations sur les dispositifs d'aide existants (APA, aide-ménagère…).

En conclusion, faire face au refus d'un senior d'entrer en maison de retraite requiert empathie, compréhension et recherche de solutions adaptées. En dialoguant avec le senior, en explorant les alternatives possibles et en s'appuyant sur des ressources professionnelles, vous pourrez accompagner au mieux votre proche dans cette étape importante de sa vie.

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